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Le KKE investit la force qui lui est donnée par le peuple dans l’organisation de la lutte ouvrière-populaire contre les guerres impérialistes, pour le renversement du système de l'exploitation capitaliste
Le vendredi 20 septembre 2024, les représentants des 44 délégations internationales de jeunesse participant aux événements centraux du 50e festival de la Jeunesse communiste de Grèce (KNE), qui se déroule à Athènes du 17 au 21 septembre 2024, ont visité le siège du Comité Central du Parti communiste de Grèce (KKE).
Les délégations internationales ont été informées sur les développements en Grèce, l'activité du KKE, ainsi que sur ses positions sur les événements nationaux et internationaux par Eliseos Vagenas, membre du CC du KKE et Responsable de la Section des Relations Internationales du CC du KKE.
George Marinos, membre du Bureau Politique du Comité Central et député du parti, et Kostas Papadakis, membre du Comité Central et député européen du parti, ont également participé à la rencontre.
Voici le discours d'introduction prononcé lors de la rencontre du KKE avec les délégations internationales de jeunesse participant au 50e festival de KNE-Odigitis:
Cher(e)s camarades,
Nous vous souhaitons la bienvenue au siège du Comité Central du KKE et vous transmettons nos salutations les plus chaleureuses au nom du CC du KKE. La participation de dizaines d'organisations de jeunesse communistes et anti-impérialistes au 50ème festival KNE-Odigitis nous remplit de joie et d'honneur.
En particulier, nous tenons à saluer et à exprimer notre solidarité avec les organisations de la Palestine qui souffre depuis longtemps, qui subit l'attaque brutale et génocidaire de l'État meurtrier d'Israël depuis presque un an. Nous exprimons notre soutien et solidarité totale avec le peuple palestinien et sa lutte pour la création de son propre État, de sa propre patrie.
Nous souhaitons également exprimer notre solidarité internationaliste avec la délégation de I' Union des Jeunes Communistes de Cuba. Le KKE joue un rôle de premier plan dans l'organisation de la solidarité avec Cuba, son peuple, son gouvernement et son parti communiste, dans leur lutte contre l'embargo impérialiste barbare et d'autres mesures inacceptables, telles que l'inscription de Cuba sur la liste des États parrains du terrorisme.
En même temps, nous saluons l'action de toutes les organisations contre les monopoles et le système capitaliste pourri et exploiteur, pour les droits des travailleurs et de la jeunesse, pour la cause du pouvoir ouvrier, pour le socialisme-communisme.
Dear
Cher(e)s camarades:
Profitant de votre présence dans notre pays, nous voudrions vous informer de l'attitude que notre parti a adopté vis-à-vis les développements nationaux et internationaux et l'activité respective qu'il a développé.
Lors de la période précédente, le KKE a joué un rôle primordial quant au développement et à l'organisation d'importantes luttes ouvrières, populaires et de la jeunesse, et a mené d'importantes batailles idéologiques et politiques contre les partis bourgeois, l'État, les unions impérialistes et, en général, les idées réactionnaires qu'ils tentent de cultiver parmi le peuple.
En ce sens, il convient de souligner les deux grandes grèves nationales de cette année, qui ont eu lieu le 28 février et le 17 avril. La première a eu lieu à l'occasion du premier anniversaire du crime ferroviaire dans la vallée de Tempi, qui a coûté la vie à 57 personnes, dont la plupart étaient des jeunes, des étudiants. Des centaines de milliers de travailleurs dans toute la Grèce ont fait la grève et ont manifesté contre la politique qui envisage la protection du peuple en termes de coût, qui sacrifie littéralement des vies humaines au service du profit capitaliste. Le slogan "ou bien leurs profits ou bien nos vies" a été associé à la demande que le gouvernement actuel, ainsi que les gouvernements précédents, rendent des comptes, puisqu'ils portent des responsabilités pénales et politiques pour cette catastrophe, ainsi que pour des catastrophes similaires dont souffre le peuple, telles que les incendies dévastateurs, les inondations, etc.
L'intensification de la lutte contre la politique qui crée et exacerbe les problèmes du peuple, tels que la flambée des prix des produits de base, la pauvreté énergétique, etc., ainsi que l'intensification de la lutte contre la politique des gouvernements bourgeois et de l'UE, ont conduit à une nouvelle grève en avril, avec pour principales revendications des augmentations salariales substantielles, l'abolition de la législation anti-ouvrière, la reprise des négociations collectives, la signature de conventions collectives de branche et d’entreprise, etc.
Les membres et les cadres du KKE actifs dans les rangs du mouvement syndical ont joué un rôle décisif quant à l'annonce et à la préparation des grèves, au sein des syndicats et sur les lieux de travail, en prenant toutes les mesures nécessaires pour assurer leur succès. Ces grèves nationales n'ont pas été proclamées et soutenues par les deux confédérations respectives des secteurs privé et public, dont les directions sont contrôlées par des forces sociales-démocrates et réformistes alignées sur toutes les décisions stratégiques du capital, des gouvernements bourgeois et de l'UE. Au contraire, ces directions ont joué un rôle de briseur de grève.
Les forces du Front Militant de Tous les Travailleurs (PAME), qui est un rassemblement de syndicalistes et de syndicats de classe, soutenu par le KKE, ont travaillé depuis la base, en informant les travailleurs et en organisant leur lutte. En conséquence, des centaines d'assemblées générales de syndicats de base ont pris la décision de participer aux grèves, tout comme des dizaines de centres syndicaux régionaux et des dizaines de fédérations de branches dans tout le pays. Bien entendu, une discussion approfondie sur le cadre de la lutte et la plateforme des revendications des syndicats a contribué a la forte participation. Ces revendications doivent cibler le véritable adversaire, le capital, les patrons, leurs partis et leurs gouvernements, et doivent être basées sur les besoins des travailleurs et du peuple et non sur la soi-disant "résilience de l'économie". Cette approche a permis à des forces qui ne se ralliaient pas au PAME d'entrer dans la lutte.
Outre ces grèves générales, il y a eu quelques luttes emblématiques dans de grands lieux de travail qui ont été importantes pour la classe ouvrière dans son ensemble. C'est le cas de la grande lutte des milliers de travailleurs de l'industrie minière et métallurgique stratégique de LARCO, qui se battent pendant quatre ans contre la fermeture de l'usine qui va jeter des milliers de travailleurs au chômage et chasser des familles de leur foyer. Le KKE anime et soutient cette lutte.
La lutte des mineurs de l'entreprise "Ellinikos Chrysos", dans le nord de la Grèce, a également été emblématique. Cette entreprise voulait imposer des quarts de travail de 12 heures aux travailleurs, en utilisant l'arsenal législatif anti-ouvrier du gouvernement et les lignes directrices de l'UE, ce qui ramène littéralement la classe ouvrière au 19e siècle. Le KKE a soutenu cette lutte qui a duré plusieurs mois et les grèves de plusieurs jours des mineurs qui ont forcé les patrons à reculer. Les travailleurs ont remporté une grande victoire en assurant 8 heures de travail par jour et une convention collective avec des augmentations de salaire. Le fait que le KKE a obtenu environ 50% des suffrages aux élections européennes de juin dans la région de LARCO n'est pas dû au hasard, tandis que dans les villages où vivent les mineurs, le pourcentage obtenu par le Parti a été également augmenté.
Nous pourrions citer d'autres exemples comme la lutte des travailleurs de la santé dans les hôpitaux publics, les mobilisations des enseignants, etc.
Toute cette action, que nous avons décrite brièvement, a contribué à une amélioration perceptible de rapport de forces au sein des organes du mouvement ouvrier. Le PAME est arrivé en deuxième position au congrès de la confédération des travailleurs du secteur privé (GSEE) avec un pourcentage de 23%, ainsi qu'au congrès de la confédération des travailleurs du secteur public (ADEDY) avec 21,3%. Il est également très important que, pour la première fois dans notre pays, les forces soutenues par le PAME soient arrivées en tête au sein de la Fédération des enseignants des écoles primaires et des maternelles publics en Grèce (DOE). En outre, le PAME occupe la première place dans les syndicats de nombreux grands hôpitaux publics et au sein de la Fédération des associations de médecins hospitaliers, etc.
Parallèlement, d'autres fractions du peuple ont également mené d'importantes luttes. C'est le cas de la lutte de dizaines de milliers d'étudiants, dans laquelle la KNE a joué un rôle de premier plan. Pendant plus de deux mois, les étudiants ont organisé des dizaines de mobilisations, de manifestations et d'occupations d'universités dans toute la Grèce, contre le projet de loi du gouvernement de la ND - un projet de loi monstrueux qui permet la création d'universités privées et ouvre la voie à la poursuite de la privatisation des universités publiques. Notre parti est fier du fait que la liste soutenue par la KNE, grâce à la riche action de la jeunesse communiste et des étudiants pionniers, ait réussi à occuper la première position pour la troisième année consécutive lors des élections des associations des étudiants dans tout le pays, avec 33% des voix, arrivant en tête dans 117 associations des étudiants.
Il convient également de mentionner les importantes mobilisations des paysans pauvres qui, comme dans de nombreux autres pays de l'Europe, se sont massivement opposés aux conséquences de la politique agricole commune de l'UE, qui élimine les paysans et concentre les terres et les financements aux mains des grands propriétaires de terres agricoles. Dans ce contexte, ils ont installé des barrages dans tout le pays, en particulier dans la région de Thessalie, où bat le cœur de la production agricole, coordonnés par le Comité panhellénique des barrages routiers. Cette lutte a culminé avec un grand rassemblement agricole à Athènes, soutenu par les syndicats et d'autres organisations de masse. C'est un exemple des efforts déployés pour renforcer l'Alliance sociale, pour développer une lutte commune sur la base des intérêts communs des travailleurs et des couches populaires contre les politiques du capital, des gouvernements et de l'UE.
Cher(e)s camarades,
L'opposition de notre Parti aux guerres impérialistes et aux interventions contre les peuples de la région est un aspect principal de notre intervention idéologique et politique depuis longtemps. Il en va de même en ce qui concerne notre action contre ces guerres et interventions.
Des centaines de mobilisations, de manifestations et d'événements divers ont eu lieu ces derniers mois dans toute la Grèce pour exprimer une large solidarité avec le peuple palestinien et condamner le génocide et l'attaque inhumaine de l'État meurtrier d'Israël, qui a fait plus de 40.000 morts, dont des milliers de femmes et d'enfants, 100.000 blessés et des millions de personnes déplacées.
Notre parti l'a affirmé clairement dès le premier moment: Cette attaque impérialiste de l’État d’Israël vise à l’extermination du peuple héroïque de Palestine, qui lutte depuis des décennies pour avoir sa propre patrie.
L'objectif des dirigeants israéliens est le génocide du peuple palestinien, ainsi que le déplacement de ceux qui survivront, afin d'affaiblir davantage la juste lutte de ce peuple contre la longue occupation des territoires palestiniens, pour l'établissement de l'État palestinien sur les frontières pré-1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Il est clair qu'ils veulent s’emparer de toute la zone côtière, de l'Égypte au Liban, afin de satisfaire les intérêts des grandes entreprises, comme l'exploitation des hydrocarbures dans la ZEE qui appartient aux Palestiniens et l’extension des routes commerciales de l'Asie à l'Europe via Israël. L'existence, la lutte et la résistance de tout un peuple, le peuple de Palestine, fait obstacle à la promotion de ces intérêts.
D’autres peuples de la région contre lesquels Israël lance des attaques subissent également l'agression israélienne, comme celui du Liban depuis des mois. De plus, Israël menace d'intensifier le conflit militaire avec l'Iran, ce qui entraînera une nouvelle intervention impérialiste de l’UE et de l’OTAN dans la région.
Notre parti rejette la propagande grossière sur le "droit d'Israël à la légitime défense" et défend le droit du peuple palestinien à lutter de toutes les manières et sous toutes les formes. De même, nous rejetons les calomnies sur le "terrorisme" palestinien, les points de vue réactionnaires sur le "choc des civilisations" et toutes sortes de prétextes utilisés par diverses forces bourgeoises/opportunistes qui nient le droit du peuple palestinien à avoir sa propre patrie.
Le gouvernement de la Nouvelle Démocratie libérale, avec le soutien de SYRIZA, du PASOK, ainsi que des autres formations d'extrême droite comme la Solution Grecque, appuie l'opération de guerre d’Israël, qui commet un crime contre l'humanité, massacrant le peuple de Palestine. Tous ensemble, ces partis refusent de faire avancer la reconnaissance de l’État palestinien malgré la décision respective unanime du parlement grec depuis 2015.
Les gouvernements grecs sont profondément impliqués dans la planification impérialiste dans la région. L'envoi de la batterie grecque Patriot en Arabie saoudite, a été suivi par l'envoi de frégates en mer Rouge, sous le prétexte de la "protection de la navigation". De plus, la Grèce a le commandement de l’opération navale de l'UE "Aspides", coordonnée avec une opération similaire menée par les États-Unis.
Ce soutien manifeste à Israël n'est pas simplement dû au fait que l'UE et les États-Unis l'imposent, mais au fait que le gouvernement et les autres partis sont guidés par la "boussole" des intérêts de la classe dirigeante du pays: celle des armateurs grecs, qui possèdent la plus grande flotte marchande du monde, ainsi que des hommes d'affaires qui profitent de la participation du pays aux centres de transit, à la nouvelle répartition des sources d'énergie et de la richesse produite par le peuple, des routes de transport des marchandises, des parts des marchés. Ce sont ces intérêts qu'ils défendent et pour lesquels ils envoient du personnel des forces armées grecques, des enfants du peuple, dans l'œil du cyclone.
Le gouvernement de la Nouvelle Démocratie se préoccupait des profits des armateurs et de la réduction du trafic de conteneurs dans les ports du Pirée et de Thessalonique et ils veulent présenter leur préoccupation comme une angoisse du peuple grec, comme un soi-disant "problème national", qui dicterait l'envoi de la frégate grecque en mer Rouge pour des "raisons nationales"! Cette angoisse, ce problème, ne concerne pas le peuple grec, mais leur propre économie capitaliste. Une économie qui condamne le plus grand nombre à souffrir de la pauvreté, de la misère, du chômage, de la vente aux enchères de leurs maisons, des impasses sociales du capitalisme, pour pouvoir accumuler des richesses pour ceux, peu nombreux, qui tiennent les "rênes" du pouvoir et de l'économie.
L'Ukraine est une véritable pomme de discorde pour le capital, en raison de ses importantes richesses minérales et de ses vastes étendues de terres arables, de son infrastructure technologique développée (12 centrales thermiques, 6 centrales hydroélectriques, 5 centrales nucléaires, 6 grands oléoducs, un immense réseau de dizaines de milliers de kilomètres de pipelines pour le transport du gaz russe vers les pays européens, 8 raffineries), des dizaines de grands sites industriels: industrie de transformation du bois et des métaux, industrie agroalimentaire, industrie chimique, industrie de défense et chantiers navals, ainsi que d’une importante main-d'œuvre. Tous ces éléments, en plus de sa position géostratégique, en particulier son accès à la mer Noire et à la mer d'Azov, en font une "pomme de discorde" moderne entre les impérialistes du bloc euro-atlantique (États-Unis, OTAN, UE), d'une part, et la Russie capitaliste et le bloc eurasien en cours de formation dirigé par la Chine, d'autre part.
L'évaluation correcte du caractère impérialiste de la guerre et l'approche de classe qui révèle la nature antipopulaire des puissances bourgeoises qui mènent cette guerre des deux côtés n'a nullement empêché le KKE d'organiser des luttes contre l'OTAN, dont la Grèce est un membre actif. Il en va de même pour la lutte du KKE contre les États-Unis, avec lesquels les gouvernements bourgeois de "droite", de "gauche" et du "centre" ont signé un "accord stratégique", ainsi que contre l'implication de notre pays dans la guerre.
Depuis le début de la guerre, le KKE a parcouru la Grèce, organisant des centaines d'événements anti-guerre et anti-impérialistes: des mobilisations de masse devant les bases des États-Unis, dans les ports et aéroports d'importance stratégique pour la fourniture d'armes euro-atlantiques, comme le port d'Alexandroupolis, ainsi que des blocages symboliques des forces de l'OTAN, condamnant la guerre impérialiste et exigeant la fin de la participation de la Grèce aux plans aventuristes de l'impérialisme euro-atlantique en Ukraine. Le KKE a voté contre le soutien en armes et en argent du gouvernement réactionnaire de Zelensky, tant au parlement grec qu'au parlement européen; même lorsque Zelensky a prononcé un discours au parlement grec, le groupe parlementaire du KKE a été le seul à refuser collectivement d'y participer, condamnant le gouvernement et les autres partis qui y ont pris part.
Le KKE continue d’informer le peuple des causes de la guerre, rejetant les prétextes utilisés par les deux parties, appelant le peuple à ne pas choisir de camp entre impérialistes. Nous appelons les peuples à mettre en avant leurs intérêts de classe indépendants et à lutter ensemble contre les bourgeoisies des deux blocs impérialistes.
Aujourd'hui, les prétextes utilisés par les capitalistes et les opportunistes pour "aligner" la classe ouvrière sur l'une ou l'autre puissance impérialiste dans la confrontation impérialiste ne cesseront de se multiplier.
Leur démantèlement et leur réfutation idéologique et politique est une tâche importante pour tout PC qui défend le marxisme-léninisme, et en particulier la conception léniniste de l'impérialisme et de la guerre. Lénine a souligné que la guerre est "une étape inévitable du capitalisme, une forme aussi naturelle de la vie capitaliste que la paix". C'est le cas de la guerre en Ukraine. Les conditions préalables à cette guerre ont été établies par la régression historique de la contre-révolution en 1989-1991, quand le processus contre-révolutionnaire de renversement du socialisme a été achevé, l'URSS a été dissoute, les moyens de production, les usines, les richesses minérales, la force de travail sont redevenus des marchandises, le capitalisme et l'exploitation de classe ont dominé.
Notre lutte contre les États-Unis et l'OTAN reste une tâche révolutionnaire actuelle et nécessaire. Nous ne confierons pas cette tâche révolutionnaire à diverses organisations réactionnaires du type Taliban, qui étaient liées aux impérialistes par "mille fils", ni à des régimes bourgeois issus de processus contre-révolutionnaires, comme celui de Poutine dans la Russie d'aujourd'hui, ni bien sûr à l'ancien président américain milliardaire, D. Trump, qui parle aussi du démantèlement de l'OTAN. Parce que cette tâche du point de vue des intérêts du peuple contre les États-Unis, l'OTAN, l'UE et toutes sortes de centres, d'alliances et d'unions impérialistes, est liée à notre objectif stratégique de renverser le capitalisme et de construire la nouvelle société socialiste-communiste en se désengageant de toutes les alliances impérialistes.
Actuellement, le mouvement communiste international, pour pouvoir répondre aux exigences de cette lutte idéologique et politique, doit tirer des enseignements de son histoire, en défendant les conquêtes de l'URSS, la contribution historique de l'Internationale communiste, et en étudiant en même temps d'un œil critique les erreurs, les faiblesses, les approches problématiques, qui ont une influence sur ses rangs jusqu'à aujourd'hui.
Cher(e)rs camarades,
Les positions claires du KKE dans l'exigeante confrontation politico-idéologique et son action multiforme pionnière contre le gouvernement et les partis bourgeois, l'UE, le capital et son pouvoir ont contribué à l'expansion des liens militants des communistes avec le peuple et au résultat positif enregistré par notre parti lors des récentes élections européennes.
Le KKE avec 9,25% a enregistré une nouvelle progression électorale significative en pourcentage après les élections législatives de mai (7,2%) et juin (7,69%) de 2023, et bien sûr par rapport aux élections européennes de 2019 (5,35%). Le Parti a fait élire 2 députés européens qui, avec les 21 députés, les 6 maires communistes, ainsi que les centaines de conseillers régionaux et municipaux, luttent pour le renforcement du mouvement ouvrier et populaire. Certains processus positifs qui se déroulent depuis longtemps et qui ont été reflétés aux élections législatives et au sein du mouvement ouvrier et populaire, se confirment.
Bien sûr, les forces dites d'extrême droite ont également été renforcées dans plusieurs pays à l'occasion de ces élections, qui sont des partis du capital et du système. Elles servent à absorber le mécontentement populaire en prétendant être "antisystème", en exploitant les politiques réactionnaires des partis "libéraux" et sociaux-démocrates au pouvoir qui se présentent comme "progressistes". Ces forces promeuvent également de faux slogans anti-UE et pro-paix et critiquent certains aspects de l'UE, tels que la dernière révision de la PAC ou certains aspects du Pacte de stabilité. De cette manière, ces forces dissimulent le fait que l'UE est une union de monopoles, soutenant les intérêts de certains monopoles par rapport à d'autres dans la concurrence qu'ils se livrent. En même temps, ils sont un "croque-mitaine" commode exploité par les forces du soi-disant centre-droit ou de la social-démocratie pour présenter leurs propres politiques réactionnaires comme "démocratiques" et "progressistes".
Il s’est avéré que lorsque ces forces occupent des postes gouvernementaux, les grands discours "anti-système" sont toujours mis de côté. Le cas de Meloni est typique: après avoir été qualifiée "de grand danger pour l'UE", Von Der Leyen fait maintenant son éloge et se réjouit de son soutien, puisque Meloni a mis en œuvre de manière décisive toutes les décisions de l'UE et de l'OTAN. Ces forces sont alimentées par la politique et l'idéologie officielles de l'UE, par l'anticommunisme et la théorie des "deux extrêmes", par le soutien des forces fascistes, par exemple du bataillon Azov en Ukraine, ainsi que par le virage réactionnaire général du système politique. Aujourd'hui les impasses du système sont multipliés, les rivalités s'intensifient - y compris au sein de l'UE – et l'UE est en train d’adopter une "économie de guerre", afin de faire face à la nouvelle crise économique imminente, un processus dans lequel les forces bourgeoises sociales-démocrates et "libérales" jouent un rôle de premier plan. Il est donc logique que les forces fascistes et nationalistes, qu'elles constituaient un soutien précieux pour le pouvoir capitaliste dans ses moments les plus difficiles comme l’histoire l’a montré, soient également renforcées en tant que réserve. Dans ces conditions, tout compromis sera temporaire et les conflits reviendront en force, ouvrant des brèches à la stabilité de l'alliance impérialiste, ainsi que de nouvelles possibilités pour la lutte des forces ouvrières-populaires.
Comme l'histoire l'a confirmé, seul un mouvement ouvrier et populaire en pleine ascension, ainsi que la lutte des classes qui met en ligne de mire les causes mêmes qui génèrent ce courant politique réactionnaire, l'UE, les antagonismes impérialistes et le système capitaliste, peuvent faire obstacle à la montée de l'extrême-droite. Voilà le message envoyé par l'action et la montée du KKE.
Nous estimons qu’un courant de remise en cause de la politique dominante, actuellement menée par le gouvernement de la Nouvelle Démocratie, ainsi que de l'UE, se stabilise et se renforce. Une fraction de ce courant se traduit par l’augmentation du prestige du parti et du ralliement au KKE, par le détachement des forces ouvrières des partis bourgeois qui, en dépit de leurs désaccords individuels et de leur concurrence pour la gouvernance, suivent la même ligne politique générale au détriment des intérêts du peuple. Tous les partis bourgeois suivent la ligne de l’accroissement de la rentabilité capitaliste selon les orientations des États-Unis, de l'OTAN et de l'UE.
Le KKE est sorti particulièrement renforcé en Attique, où il est à nouveau arrivé en troisième position, alors que dans un certain nombre de municipalités ouvrières et populaires, le KKE est arrivé en deuxième place. Le parti enregistre également une progression significative dans un certain nombre de grands centres urbains du pays. Cela s'est principalement manifesté dans des zones industrielles et là où de grandes luttes ouvrières ont été organisées, comme dans la région de LARCO, ainsi que dans des régions où de grandes mobilisations de paysans ont eu lieu, dans des régions où le slogan "seul le peuple sauve le peuple" a été mis en pratique face aux conséquences catastrophiques des politiques du gouvernement et de l'UE, comme en Eubée du Nord, en Thessalie et ailleurs.
Cela confirme les liens du KKE avec les forces populaires, qui ont été noués dans des grandes luttes de la période précédente, ainsi que dans notre effort constant et inlassable de communication directe, de dialogue et de discussion avec le peuple, sous diverses formes, sur les lieux de travail et dans les quartiers. Certes, le rapport de forces politique reste négatif pour le peuple, mais il existe aujourd'hui une force sur laquelle on peut compter, le KKE, qui peut contribuer à l'organisation de la lutte ouvrière-populaire, à la contre-attaque et au renversement de ce système.
Le KKE investira la force que le peuple lui a donnée dans l’organisation de la lutte ouvrière-populaire, en vue du renversement du système capitaliste pourri et dépassé et de la construction de la nouvelle société socialiste-communiste.
Enfin, je voudrais souligner que le KKE lutte pour la reconstruction du mouvement communiste international, qui, selon nous, se trouve toujours dans une situation de crise politique, idéologique et politique profonde. Dans ce sens, notre parti participe activement à la Rencontre Internationale des Partis Communistes et Ouvriers et joue un rôle de premier plan dans d’autres formes d'action conjointe des PC, telles que la Revue Communiste Internationale et l’Action Communiste Européenne. Dans les conditions actuelles, notre parti, qui entretient des relations avec des dizaines d'autres PC du monde entier, encourage une coopération plus étroite avec des partis communistes qui peuvent contribuer, plus ou moins, à la reconstruction révolutionnaire du Mouvement Communiste International, sur la base des critères suivants:
a) Des partis qui défendent le marxisme-léninisme et l’internationalisme prolétarien, ainsi que la nécessité de la formation d’un pôle communiste au niveau international
b) Qui combattent l’opportunisme, le réformisme, qui rejettent la gestion de centre-gauche et toute version de la stratégie des étapes
c) Qui défendent les lois scientifiques de la révolution socialiste, selon lesquelles ils
évaluent le cours de la construction socialiste, ils examinent les problèmes et les
erreurs et en tirent des enseignements
d) Qui s’opposent aux perceptions erronées de l’impérialisme, en particulier celles
qui dissocient son agressivité militaire et guerrière de son contenu économique, et qui s’opposent à toute alliance impérialiste
e) Qui nouent des liens avec la classe ouvrière, qui essayent de lutter au sein du
mouvement syndical, dans les mouvements des tranches populaires des couches
moyennes, qui cherchent à intégrer la lutte quotidienne pour les droits ouvriers et populaires dans une stratégie révolutionnaire moderne pour le pouvoir ouvrier.
Je tiens à vous remercier une fois de plus pour votre participation. Nous sommes à votre disposition pour toute clarification.
Discussion et remarques finales par G. Marinos
Une riche discussion a suivi, basée sur les questions posées par les représentants des organisations de jeunesse, notamment sur l'expérience de l'action des communistes au sein du mouvement ouvrier, syndical et étudiant en Grèce, ainsi que sur les développements dans le système impérialiste international, l'attitude des gouvernements bourgeois à l'égard de la question palestinienne, etc.
Dans ses remarques finales, suite aux questions posées sur l'expérience accumulé par la contribution du KKE à l’organisation des luttes importantes et au renforcement des processus positifs dans la conscience du peuple et de la jeunesse, George Marinos a souligné l’importance de l'élaboration de la conception programmatique du Parti dans une direction révolutionnaire pour le développement de la lutte des classes en Grèce, ainsi quepour la contribution du KKE au mouvement communiste international. Il a également abordé des questions relatives à la lutte pour les droits du peuple palestinien, contre l'attitude des forces bourgeoises et les illusions que certaines d'entre elles, en particulier les forces de la social-démocratie et de l'opportunisme, cherchent à cultiver.