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Événement en l'honneur des réfugiés politiques

Un événement du Comité central a été tenue le 21/04/18 dans la Salle de conférence du KKE à Perissos, consacrée à un chapitre spécial de 100 ans de vie de notre Parti, celui sur la vie des réfugiés politiques grecs dans les Démocraties populaires.

Le siège du CC du KKE a été rempli par des réfugiés politiques, ainsi que leurs descendants qui ont visité auparavant, avec beaucoup d'émotion, l’exposition, et ont rencontré de vieilles connaissances, amis et camarades. La présence de la jeunesse, qui a soif d'apprendre un aspect relativement inconnu de l’Histoire de notre Parti, était aussi spéciale.

Une exposition très intéressante a été installée dans l’avant-cour, avec des photographies et du matériel d’archives, décrivant les aspects de la vie des réfugiés politiques.

 

Event 20/04/2018

 

 

Le SG du CC du KKE, Dimitris Koutsoumpas, a prononcé un discours, suivi d'une représentation théâtrale et d'un programme musical.

D. Koutsoumpas a noté que « Il y a aujourd'hui cinquante et un ans, le 21 avril 1967, la dictature militaire a été établie dans notre pays. Il s'est avéré de la manière la plus tragique que le slogan «l’OTAN c’est des juntes et des guerres» est plus opportun que jamais. Avec cet événement, nous voulons honorer également l'héroïsme manifesté par des milliers de militants, des gens ordinaires du peuple qui se sont battus contre la junte de 7 ans. Nous voulons honorer les membres du Parti et de la KNE, ses amis et ses supporteurs, tous ceux qui ont été emprisonnés, exilés, torturés, apportant leur grain de sable dans la lutte pour le progrès social et la prospérité populaire, pour des libertés syndicales et démocratiques en général, pour le droit du peuple de décider ayant comme critère son propre intérêt. Nous voulons honorer les victimes de la junte, les officiers qui l'ont combattu, qui ont été torturés et congédiés. En même temps, nous étudions la riche expérience de cette période, les événements qui l'ont précédé, nous gardons ses conclusions précieuses pour les luttes ouvrières, populaires d’aujourd’hui; des conclusions démontrant surtout que la bourgeoisie, afin de sauvegarder ses intérêts, ne hésite pas à recourir à tout moyen réactionnaire, à l'utilisation de tout outil antipopulaire. Et bien sûr, en même temps, des forces vastes ouvrières, populaires, jeunes peuvent réagir et se mobiliser en dépit de conditions de violence brutale et de terrorisme ouvert (...) Il est intentionnellement passé sous silence qu’à l’aide de la dictature, il a été tenté de donner un coup fatal visant à dissoudre, détruire le Parti. Non seulement ils ont échoué, mais notre Parti, dans ces circonstances difficiles, est entré en collision avec le révisionnisme, il a resté debout, il a rétabli ses Organisations du Parti. Il a établi la Jeunesse communiste de Grèce (...)

Le SG du KKE s’est référé aux développements internationaux, notant que « les nuages d'une guerre impérialiste généralisée se profilent menaçants à l'horizon.

En dépit de la fausse image que le gouvernement, les autres partis bourgeois et le personnel du système tentent de construire, après l'attaque des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France en Syrie, avec le soutien et la tolérance des autres membres de l'OTAN et l'UE, les concurrences dans l’ensemble de la région non seulement ne s’apaisent pas, mais ils entrent également dans une nouvelle phase plus dangereuse.

La tension accumulée et surtout la grande concentration de tant de forces militaires et concurrentes dans la région augmente encore plus la possibilité d’une généralisation du conflit, peu importe quand et quelle sera l’étape suivante.

Le contrôle des ressources naturelles, des routes de l'énergie, des sphères d'influence, est celui qui conduit à la confrontation des grandes puissances impérialistes, comme les États-Unis, l'UE, et d'autres puissants États capitalistes comme la Russie, ainsi que des pouvoirs régionaux, avec des gouvernements qui ne leur convient pas, parce qu'ils promeuvent des plans concurrents.

Il est de nouveau confirmé que la guerre impérialiste est le choix de ces forces lorsque le système pourri de l'exploitation et du profit ne peut pas résoudre différemment - avec des «guerres» commerciales et des mesures antipopulaires - ses énormes impasses. Il est confirmé que la guerre est la continuation de la politique avec d'autres moyens violents.

C'est pourquoi la lutte contre la guerre impérialiste doit être renforcée maintenant; pour la fermeture de la base de Souda et de toutes les bases étrangères en Grèce; pour la fermeture des bases britanniques à Chypre qui sont une tête de pont mortelle; pour que tous les soldats grecs reviennent des missions à l'étranger; pour le désengagement de notre pays de l'OTAN et l'UE; pour le renforcement de la solidarité et de la lutte commune des peuples, de la lutte qui ciblera le système pourri qui engendre la pauvreté, les crises, les guerres.

Maintenant, avec la lutte pour les salaires, pour la récupération des pertes pendant la crise, avec la lutte pour les conventions collectives, il est nécessaire de mener la bataille contre l'implication de notre pays dans les plans impérialistes.

Le fait que le gouvernement essaye de paraître « d’innocente colombe», en essayant de convaincre le peuple que supposément « la Grèce ne participe pas » dans le crime etc. est une grande insulte.

Et ce sont les mots de tous ceux qui ont transformé la Grèce en une base militaire des États-Unis et de l'OTAN d’où des attaques sont lancées contre toute la région.

Ceux qui assument au nom du capital un rôle de « porte-drapeau » dans le cadre des plans américains-de l’OTAN du sud-est de la Méditerranée et du Moyen-Orient jusqu’aux Balkans et même au-delà ».

De plus, D. Koutsoumpas en se référant au sujet de l'événement a noté qu’il est lié à «une grande partie particulière, héroïque, tragique, mais aussi magnifique, de l'histoire du mouvement communiste grec et de notre Parti qui cette année célèbre son 100e anniversaire..

Les réfugiés politiques ont été le résultat du passage organisé et coordonné de ses militants aux Républiques populaires, ce qui annulait en pratique les plans de l'armée bourgeoise et de ses alliés impérialistes pour leur extermination.

L'étude de l’histoire des réfugiés politiques -de l'histoire du Parti dans ces conditions- nous apporte des connaissances sur l'histoire du mouvement révolutionnaire, de l'Armée démocratique de Grèce (DSE), ainsi que la construction du socialisme au siècle dernier.

Devenir un réfugié politique était un choix forcé pour des milliers de militants, hommes et femmes, du DSE, qui en gardant la tête haute et avec un fort esprit militant ont trouvé refuge dans les pays de la construction socialiste, dans l'Union soviétique et les Républiques populaires en Europe centrale et orientale.

Sur la base des données de la 3e Conférence du KKE, le nombre de réfugiés politiques en 1950 était près de 56 000. Parmi eux, il y avait 17 529 enfants qui sont devenu réfugiés afin de sauver leur vie de la famine, des bombardements avec des bombes napalm de Truman et des «centres de rééducation» de la reine Frédérique.

Beaucoup de ces enfants, la preuve irréfutable du soin du système socialiste pour l'enfant, sont aujourd'hui parmi nous.

Ils sont un exemple puissant qui annule la propagande bourgeoise que leur salut était prétendument un « enlèvement d’enfants » pour qu’ils deviennent des janissaires contre la patrie.

Avec les militants du DSE et leur enfants, de milliers de personnes âgées, sans défense, des civils, des villages entiers qui avaient soutenu son action sont devenus réfugiés politiques.

Afin de sauver leur vie de la fureur vengeresse de l'armée bourgeoise et de la répression de l’État.

Des dizaines de milliers de militants-réfugiés politiques étaient membres du KKE et parmi ceux qui ont mené la lutte qui a inspiré et guidé le point d’orgue de la lutte de classe dans notre pays, la lutte du DSE.

Beaucoup d'entre eux ont joué le premier rôle dans la lutte armée de l'EAM-ELAS et plus tôt dans le mouvement ouvrier, dans la lutte pour améliorer la vie de la classe ouvrière et sa mission historique pour une Grèce libre et socialiste.

Nous voulons honorer tous ceux aujourd'hui.

Surtout ceux qui n'ont pu retourner en Grèce, puisque au cours d’environ trois décennies, des milliers ont rendu leur dernier souffle, loin de nous.

Mais aussi tous ceux qui n’ont pas reculé et étaient rapatriés après une longue lutte, sachant que le retour à la patrie c’était une nouvelle et difficile bataille pour leur survie en Grèce capitaliste ».

Le CC du KKE a noté que « Les milliers de réfugiés politiques ont connu le socialisme de première main, ils ont défendu la nouvelle construction socialiste avec leur travail dans la production, avec leur renforcement communiste, malgré les difficultés.

Ils se sont lancés dans une nouvelle lutte pacifique, ils ont fait un grand effort et ont réussi en peu de temps à apprendre la langue de leur pays d'accueil, ils ont réussi à avoir des connaissances sur les sciences, l'expertise technique.

Ils étaient des pionniers dans le renforcement et le développement de la production socialiste dans l'industrie et le secteur agricole.

Ils sont devenus pionniers et travailleurs innovants de la production socialiste.

Le cas des réfugiés politiques grecs a démontré la grandeur de l'internationalisme, de l'assistance et la contribution internationaliste.

Εn même temps, les milliers de réfugiés politiques sont des témoins irréfutables de la contribution internationaliste des pays de construction socialiste qui, avec leur aide généreuse - en particulier aux enfants - ont prouvé le contenu humanitaire supérieur du socialisme.

Et pour comprendre l’importance de cette contribution, il suffit de penser que ces pays ont été lourdement touchés par les désastres de la Seconde Guerre mondiale, l'occupation nazie.

Néanmoins, ils ont fourni ce qu'ils avaient de meilleur, en particulier aux enfants: des bâtiments, du personnel éducatif et médical, des infrastructures et des moyens, pour leur alimentation et leur vie saines.

Telle est la grandeur d'un système social supérieur, du socialisme, qui non seulement pouvait accueillir, mais aussi répondre directement aux besoins des réfugiés politiques en matière de santé, d'éducation, de travail »

D. Koutsoumpas a appelé particulièrement les descendants des réfugiés politiques des deuxième et troisième générations «à connaitre mieux nos positions; étudier les conclusions du KKE sur les causes qui ont conduit aux bouleversements, à la restauration capitaliste. Nous nous adressons à tous ceux qui ont connu les réalisations du socialisme dans le travail, l'éducation, la santé et la culture. Mais ils ont aussi connu la retraite avec les bouleversements contre-révolutionnaires. Beaucoup d'entre eux sont ici aujourd'hui, parmi nous. Ils savent que le monde, après 1991, n’est pas devenu mieux, mais au contraire, l'agression impérialiste, la barbarie sont devenues encore plus intenses contre les travailleurs du monde entier.

Ils savent que le socialisme, la plus grande conquête de l'humanité, est un système qui est centré sur la satisfaction des besoins sociaux, la hausse du niveau général de prospérité pour tous.

Et à ceux qui demandent, voulant savoir « pourquoi le socialisme était renversé », nous leur répondons: Parce que progressivement le PCUS et le pouvoir soviétique, en face des difficultés, ont fait des choix, telles que la promotion de la politique du marché, dérivée des lois capitalistes.

Ainsi, la propriété sociale, la Planification centrale, le contrôle ouvrier, le caractère socialiste de la production s'affaiblissaient, la force propulsive du développement socialiste était perdue.

Le caractère du pouvoir en tant que dictature du prolétariat avec le soi-disant « État de tout le peuple » a été abandonné, de même que la lutte de classe qui continue jusqu'au communisme.

Nous appelons tous ceux qui ont connu la construction socialiste, non seulement à connaitre les conclusions contemporains du KKE sur les causes des bouleversements et contre-révolutionnaires, mais à étudier aussi les précieux enseignements du Parti sur l'histoire des réfugiés politiques et en général. Parce que le Parti lui-même a cherché refuge politique dans les pays socialistes. Son Comité central, le Bureau politique, au cours d’environ trois décennies où le KKE a été mis hors la loi par l'État bourgeois grec. Le siège du CC a été accueilli en Roumanie et dès 1968 en Hongrie. La station de radio « La Grèce libre » a fonctionné dans les pays socialistes et dès 1956 la « Voix de la Vérité » qui émettait illégalement en Grèce pour informer les communistes et le peuple grec. Cette période aussi a été marquée par l'action pionnière et d'abnégation de notre Parti, par exemple les centaines de missions illégales en Grèce pour le développement de l'action du Parti. L'une d'entre elle était la mission de Nikos Beloyiannis.

L'action du KKE a été soutenue par les Partis communistes et ouvriers des pays de la construction socialiste, ainsi que par les États respectifs. Mais les développements dans ces pays, à commencer par l’Union soviétique elle-même, ont affecté la vie des réfugiés politiques, la lutte idéologique et la politique de notre Parti. Par exemple, le tournant opportuniste du PCUS à droite avec les décisions du 20e Congrès en 1956, a provoqué l'intervention du PCUS et du Comité des 6 PC au sein du KKE. C’était le point de départ pour le changement de la ligne politique du Parti, la destitution du Secrétaire du Parti, Nikos Zachariadis, et un certain nombre d'autres changements organisationnels. L’intervention des 6 PC des pays d'accueil des réfugiés politiques a également entrainé le tournant opportuniste du Parti à droite, ce qui, deux ans plus tard, a été reflété dans les changements organisationnelles, ayant conduit au démantèlement des organisations illégales du Parti et à la diffusion des communistes au sein de l’EDA (Union démocratique de la gauche). La 6e Plénière de 1956 a conduit à une crise majeure au sein du ΚΚΕ, à l’expulsion du Parti de milliers de membres dans les organisations de Tachkent, où vivait la majeure partie des réfugiés politiques.

Les conséquences de la défaite et du fait que beaucoup de gens étaient devenus des réfugiés politiques ont entrainé des phénomènes de grogne, de friction, de recherche continue pour les causes de la défaite. Sur cette base, des compromis et des vues opportunistes sur la ligne politique du Parti, sa stratégie avant 1956, ont été renforcés. En dépit du tournant à droite qui a eu lieu dans les années après la 6e Plénière de 1956, notre Parti a défendu des principes révolutionnaires élémentaires, a ouvert un front contre l’eurocommunisme. Il n’a pas été transformé en un parti eurocommuniste, il a ouvert un front idéologique contre celui-ci. Toute la période au cours de laquelle des milliers de combattants de la DSE, des milliers de communistes et le Parti lui-même sont devenus des réfugiés politiques est particulièrement éducative».

Se référant à la lutte pour le rapatriement des réfugiés politiques, le SG du CC du KKE a souligné que « il était le résultat de plusieurs années de luttes et a pu être réalisé après la légalisation de facto du Parti en 1974, avec la chute de la dictature militaire de sept ans. Mais encore une fois rien n'a été donné. Il a fallu une période entière de luttes par les réfugiés politiques, une lutte où le KKE a joué un rôle de premier plan. Une lutte qui concernait le rapatriement dans la pratique, c'est-à-dire supprimer tous les obstacles juridiques, mais aussi soutenir essentiellement la vie des réfugiés politiques rapatriés, donner des pensions aux personnes âgées. Rien n'a été donné. Tout a été conquis par des luttes. Nous honorons tous les hommes et les femmes qui sont tombé sur les champs de bataille, qui ont été exécutés. Tous ceux qui ont été torturés, exilés, emprisonnés. Tous les hommes et les femmes qui sont devenus des réfugiés politiques. Les enfants et les petits-enfants de tous ceux qui continuent de se battre pour la dignité, la vie et un meilleur avenir pour tous les peuples.

Pour le socialisme - communisme.

Vive le 100e anniversaire de notre Parti héroïque ».

24.04.2018